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Bonjour à tous
Depuis quelques années, nous cultivons des radis d’hiver «Green Margelan», une variété originaire d’Ukraine. Nous apprécions beaucoup ce radis doux, presque sucré, résistant au maladies et dont la chair présente une belle couleur verte. Mais trouver des graines devient vraiment difficile ce qui nous a amené à en replanter quelques exemplaires au printemps passé sous un tunnel, avec l’objectif d’en récolter les graines.
Ce fut chose faite et lesdites graines ont été resemées au début de l’automne. Ils ont germé et grandi… mais si certains avaient toutes les caractéristiques de la variété originelle, d’autres se sont révélés très hétérogènes . Ils ont en effet développé une peau violacée et une forme de gros cylindre trapu alors que nos Green Margelan sont habituellement relativement petits et très coniques (une forme de goutte) avec une peau verte.
L’explication semble résider dans le fait que sous le même tunnel où nous avions replanté nos radis Ukrainiens, nous avions cultivé l’hiver précédent des radis coréens (qui se distinguent justement par leur forme de cylindre trapu). Quelques exemplaires ont échappé à la récolte et il semblerait bien que les bourdons du mois de mai aient joué les entremetteurs entre les uns et les autres. Sans opinions politiques interposées, l’union s’est faite en harmonie et le résultat se révèle finalement comme une bonne surprise (ils sont excellents !)… et aussi une jolie métaphore.
On notera au passage que durant l’été, sous le même tunnel, ont poussé des tomates Noires de Crimée, de hâtives de l’Oural, des Cornues des Andes, de la coriandre vietnamienne… le tout dans une cohabitation des plus pacifiques.
Alors, si le monde était un grand potager, la vie ne serait-elle pas plus simple ?
Il arrive qu’on traite les dirigeants politiques de gros légumes, mais n’est-ce là, en définitive, pas une insulte au règne végétal ?
Ne pourrions nous pas nous montrer aussi ouverts quant aux personnes qu’à propos des variétés cultivés ? A ma connaissance, aucun parti d’extrême droite ne préconise de renoncer aux tomates car elles sont originaires d’Amérique latine. On n’exige pas le renvoi des chou chinois dans leurs contrées d’origine. On ne songe même pas à bloquer l’arrivée massive des concombres qui nous viennent du Moyen Orient (tout comme les oignons… mais là c’est chacun les siens). On peut même les ranger à côté des "Artichauts de Jérusalem", nom donné aux topinambours.. mais à tort car vérité, ils sont américains (à interpréter comme bon vous semble.. ) . On cultive des prunes de Damas dans le Jura et on a complètement oublié de mettre en place un embargo contre la salade Russe. Et jusqu’à nouvel avis, à aucun moment de l'Histoire il aurait été suggéré que les radis blanc seraient supérieurs au rouges du simple fait de leur couleur; bien au contraire : la mixité a toujours été considérée comme un atout en maraîchage.
"Pour être heureux, il faut cultiver son jardin" disait le candide de Voltaire. Si on pouvait envoyer les dirigeants de ce monde en stage de permaculture, peut-être que le monde s’en portrait un peu mieux ? ( .. et en plus cela nous ferait de la compensation carbone).
Eh oui. Si seulement...
Mais trêve de rêve : le panier de demain ne se conjugue pas au conditionnel mais au futur. Il est en préparation et devrait contenir les légumes ci-dessous.
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